Découvrir une écriture non latine fait partie de l’apprentissage du dessin de caractère. C’est dans cette perspective que les étudiants du Master Type Design sont allés à Dubaï où ils ont pu confronter leur connaissances à une logique d’écriture différente. S’initier à la calligraphie arabe questionne inévitablement l’exotisme proche-oriental qui a durablement imprégné le regard des occidentaux sur cette région du monde. Or quoi de plus éloigné des clichés véhiculés par l’Orientalisme, que l’architecture de la plus grande ville des Emirats arabes unis. L’hypermodernité de Dubaï est le résultat d’un choc de civilisations. Deux mondes, deux époques, deux modes d’existence que tout oppose s’y affrontent encore en permanence. Dans ce contexte, s’inspirer de la calligraphie arabe pour enrichir la tradition typographique latine est un exercice louable qui, au-delà de la performance graphique, permet de jeter une passerelle modeste mais tangible entre des cultures qui partagent peu en dehors des effets les plus funestes de la mondialisation.

Cette semaine de worksop à Dubaï a été organisée avec l’aide précieuse de Huda Smitshuijzen AbiFares, de la Khatt Foundation, et celle de Pascal Zoghbi, de 29LT Type Foundry. Le Master Type Design est dirigé par Matthieu Cortat avec le concours de Ondřej Báchor et Malte Bentzen Bredstrup. Ont participé : Maël Bächtold, Sascha Bente, Benoit Brun, Janis Gildein, Weichi He, Jinhee Kim, Nayoung Kim, Sean Ervan Kuhnke, Raphaël de La Morinerie, Arthur Schwarz, Aimur Takk, João Varela, Sophie Wietlisbach.

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